LE CŒUR DE LA VERITABLE DIVERSITE CULTURELLE, C’EST ICI ET NULLE PART AILLEURS

Article : LE CŒUR DE LA VERITABLE DIVERSITE CULTURELLE, C’EST ICI ET NULLE PART AILLEURS
Crédit:
24 avril 2016

LE CŒUR DE LA VERITABLE DIVERSITE CULTURELLE, C’EST ICI ET NULLE PART AILLEURS

Plusieurs mois sont déjà passés depuis que nous naviguons à bord de ce navire dont nous ignorons encore les dimensions réelles et connaissons les passagers. Une chose est certaine, nous, les membres de l’équipage avons appris à nous accepter et à nous connaître avec le temps. Quand la navette pris le large, nous connaissions bien la destination finale. Quant aux conditions de la traversée, nous ignorions tout. Bientôt, nous allons accoster pour une première escale et une rétrospection s’impose.

Au début, l’atmosphère était très tendue et suscitait de la méfiance de certains. Au sein de l’équipage, les groupes se formaient par appartenance. Cela était beaucoup plus constaté quand nous nous retrouvions pour le déjeuner. Le réfectoire était situé dans les quartiers supérieurs, juste au dessus de ceux du capitaine de bord. Bien que le déjeuner se passait par affinité, le travail lui, était fait par rapport aux compétences et aux spécialités. certains membres de l’équipage opéraient dans les sections du 6ème niveau et les autres dans celles du 7ème. Mais contre toute attente, contre toute intervention humaine, les choses ont changé. Il ne fallut pas plus d’un mois pour cela.

En effet, cela fait 25 ans que les membres de l’équipage de cette navette, qui se renouvelle périodiquement, viennent de divers horizons. 25 années durant lesquelles il s’est fait une réputation grâce à sa grande diversité et son combat pour l’excellence. Mais notre équipage se distingue d’avantage de tous les autres de part les 25 nationalités qui le composent, une coïncidence? Surement pas. On pouvait lire la surprise sur le visage du capitaine lorsque l’animateur, un des nôtres, fit cas durant la soirée de célébration. Qu’est-ce qui fut vraiment à l’origine du changement des choses?

Les séances de répétition épiçaient de plus en plus le changement d’habitude et le rapprochement entre communautés. Les liens se sont diversifiés petit-à-petit. Chacune des communautés étaient enthousiaste à l’idée non seulement de présenter sa culture aux autres mais aussi d’en découvrir. Plus de 25 cultures différentes à découvrir, toutes réunies en un seul lieu. Quoi de mieux? On a fait en étant à un seul endroit, sur ce navire, en l’espace de ces séances de répétition, un tour du monde plus que parfait de 25 pays. Les uns étaient volontairement disposés à apprendre les pas de danse des autres. Au fil du temps, l’atmosphère s’est détendue. Le silence qui régnait au réfectoire au début avait laissé place à une atmosphère plus animée. Nous cherchions désormais à mieux comprendre la culture de l’autre au-delà des pas de danse.

Au-delà de la vie entre nous, membres de l’équipage, nous étions amenés régulièrement à côtoyer les passagers de cette immense navette. Une autre difficulté qu’il fallut affronter, principalement marquée par la barrière linguistique. La communication était plus gestuelle que verbale. Malgré cela, face à la divergence d’interprétation d’un même geste, une attention particulière s’impose dans leurs utilisations. Obligés de cohabiter avec les passagers tout au long de la traversée, nous avons essayer tant bien que mal de nous adapter à leur mode de vie, au risque de se voir jeter par dessus bord.

Face à toute cette situation, l’équipage a dû mettre en place dans les cabines, des conditions pouvant nous permettre de survivre aux aléas de la traversée. Mais si certains responsables de cabines (bailleurs) interdisaient les visites entre des personnes de sexes opposés, même si elles sont d’une même nationalité, d’autres par contre étaient ouverts à la diversité et tentaient tant bien que mal de s’intégrer à nos cultures. L’ambiance dans les cabines étaient désormais plus gaie. Fréquemment, certaines communautés organisaient de petites fêtes dans leurs cabines et invitaient les autres à se joindre à elles pour un partage cette fois-ci culinaire. Ces moments de récréations nous aidaient souvent à ne pas trop souffrir de l’absence de nos familles et à pouvoir compter les uns sur les autres. cela s’avéra très utile pour faire face au temps qui n’avait pas l’air d’avancer.

Ce gigantesque navire, ce n’était rien d’autre qu’Alexandrie, cette ville maghrébine, et surtout notre vie estudiantine à l’Université Senghor (nos quartiers), nos réalités et les conditions de notre séjour au sein de cette nouvelle maison, que dis-je notre maison. Celle-là que nous avons habité, partagé et chérie durant 8 mois, et que nous chérirons pendant les 16 prochains mois, Inch’Allah! Le cœur de  la véritable diversité culturelle, c’est ici et nulle part ailleurs.

Étiquettes
Partagez

Commentaires